Faut-il participer aux concertations publiques ?
Faut-il participer aux concertations publiques ?

Faut-il participer aux concertations publiques ?

En tant que citoyens ou association d’habitants, nous sommes rĂ©guliĂšrement invitĂ©s Ă  nous positionner lors de concertations publiques.

Il peut s’agir de concertations prĂ©alables ou d’enquĂȘtes publiques comme celles encadrant les projets de modification du PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal).

Celles-ci sont devenus des Ă©tapes incontournables de la dĂ©mocratie participative, parfois facultatives, mais le plus souvent obligatoires et trĂšs rĂ©glementĂ©es dans la dĂ©marche d’action publique.

Et bien sĂ»r, comme beaucoup, nous nous interrogeons sur l’utilitĂ©, la pertinence et le bien-fondĂ© de ces concertations.

La littérature sur le sujet est plutÎt abondante.

Elle dĂ©montre Ă  la fois l’intĂ©rĂȘt, l’utilitĂ© et la richesse de la dĂ©mocratie participative mais aussi ses limites, ses travers et ses contradictions.

Un frĂ©quent reproche est l’impression de ne pas avoir d’influence rĂ©elle. Le processus est complexe, les documents difficiles, les explications parfois contestables, la prise de dĂ©cision reste opaque, les critiques et suggestions du citoyen sont souvent Ă©cartĂ©es ou ignorĂ©es. Le sentiment de manipulation reste trĂšs fort.

D’un autre cĂŽtĂ©, certaines concertations ont pu aboutir Ă  des abandons ou suspensions de projet. C’est plutĂŽt rare mais on donnera comme exemple en IsĂšre le projet de parc de loisir Ă  Roybon ou tout derniĂšrement celui de MĂ©trocĂąble entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux.

Pour ceux qui veulent aller plus loin, deux ouvrages récents et fort intéressants :

  • A quoi servent les enquĂȘtes publiques ? de Francis Odier (2025)
  • Pour en finir avec la dĂ©mocratie participative de Manon Loisel et Nicolas Rio. (2024)

Nous pensons que comme le disent les adages populaires : « les absents ont toujours tort » et « qui ne dit mot consent ».

Les concertations publiques permettent l’expression du citoyen, mais uniquement de ceux qui en saisissent l’opportunitĂ©. Se taire, c’est laisser l’espace aux autres.

Nous prĂ©fĂ©rons donc participer mais toujours de façon Ă©clairĂ©e, sans ĂȘtre dupe, ni naĂŻf et en intĂ©grant Ă©galement que l’influence des initiateurs, organisateurs et animateurs n’est jamais neutre.

Au-delĂ  de l’avis des enquĂȘteurs, de leurs possibles rĂ©serves et de leurs recommandations, nos contributions s’adressent Ă  tous nos sympathisants en espĂ©rant Ă©clairer leur propre rĂ©flexion et aux reprĂ©sentants politiques, Ă©lus locaux ou futurs, qui souhaitent entendre et rĂ©pondre Ă  l’expression de leurs concitoyens.  

Exprimez vous, il en restera toujours quelque chose

André Malraux